ALFREDO[1]« C’est Judo à chaque fois que vous vous sentez sûrs et protégés par les autres »

Imaginez un pays, une ville, une nation, un monde où vous pouvez vous promener avec la sensation que ceux qui vous entourent se préoccupent de vous, de votre sécurité, du votre bien-être. Et en même temps vous faites pareil pour eux.

Croyez-vous que cela est difficile ou bien impossible à réaliser ? Le principe Jita yu wa kyoei exprime et enseigne justement ces valeurs.

Vous penserez maintenant « Voilà celui qui veut changer le monde », mais vous vous trompez : celui qui voulait changer le monde avec sa méthode est déjà arrivé et naquit en 1860 à Kobe, au Japon. Il s’appelait Jigoro Kano.

Je suis absolument convaincu que cela est possible, pourvu qu’il y ait la volonté et la didactique nécessaires à tout ça. Du moins je crois qu’on pourrait augmenter sensiblement le nombre des gens qui partagent ce principe, de sorte que les valeurs qu’il apprend deviennent visibles à tout le monde.

Comment peut-on faire une chose pareille dans un monde qui apparemment bouge juste dans l’autre direction ? En effet on le fait déjà, mais il faut qu’on transfère ce comportement, comprenant plusieurs enseignements, au-delà du tatami : l’entrée dans le Dojo, le placement correct des zoori à côté du tatami, le respect des copains à travers le rituel du salut, la préoccupation pour la sécurité des autres au moment de la projection, l’attention pendant le randori directe au lieu où on jette le copain afin de ne pas blesser ceux qui sont tout près, l’aide aux débutants.

Les situations dans lesquelles on apprend et on met en pratique, souvent involontairement, le principe Jita kyoei sont innombrables dans le Judo Kodokan et concernent tous ceux qui participent aux cours, à savoir enfants, garçons, jeunes et adultes.

Le problème, ou bien l’obstacle, qu’il faut surmonter est la limite physique et temporelle à l’intérieur de laquelle on se conduit de cette façon, renfermée entre le salut initial et le salut final de chaque cours.

Voilà l’effort qu’il faut que les judokas du monde entier prennent en charge : transférer toute ces règles de comportement au-delà du Dojo. Dans le cas où il ne le font pas, ils ne peuvent pas affirmer de pratiquer le Judo, ou bien de pratique le Kodokan Judo.

Comme j’ai déjà souvent expliqué, quand vous enseignez le Judo vous n’êtes pas en train d’entraîner un être humain pour qu’il batte quelqu’un d’autre, mais pour qu’il batte soi-même et son propre égoïsme. Vous êtes en train d’aider des personnes à grandir physiquement, techniquement, moralement afin qu’ils s’édifient spirituellement.

Je répète souvent que le Judo Kodokan et la seule discipline ayant ces buts, et si on n’exporte pas ces principes pour vivre en harmonie avec les autres on se soustrait au Kodokan Judo et à la merveilleuse intuition du Prof. Jigoro Kano visant à aider l’humanité.

A la prochaine et dernière fois :

« C’est Judo à chaque fois que vous arrivez à extraire ordre du chaos »

Alfredo Vismara Hanshi Dai Nippon Butokukai

Tradotto da Andrea Lorenzo Covini